Les bros sont de retour à la compétition après des mois de disette, crise sanitaire oblige. Un été chargé et une prépa bâclée n'empêchent pas Cédric et Maxime de se rendre à Monêtiers-Les-Bains pour se lancer respectivement à l'assaut du grand format 56kms / 4000 de d+ et le challenge 12kms / 600 de dénivelé positif puis 26kms / 1800 de d+. Récit détaillé des principaux intéressés.
LE GRAND TOUR DES CERCES
Par Cédric F.
3… 2… 1… ET C'EST PARTIIIII ! Pour 56km (finalement 60km) et 4000m de D+ avec le massif des Ecrins en point de mire.
Encore une fois je pars en fin de peloton. Je m’efforce de remonter les randonneurs avant le début de la première ascension vers le Pic du Chardonnet (Alt. 2652 m). Les singles arrivent aussi que l'allure générale de cette montée. Je me place derrière une féminine pensant qu'elle est environ dixième. FAUX ! C'est Julia Rezzi, 4ème au Chardonnet et elle finira 1ère ! Mes jambes sont déjà en PLS en haut du pic que je passe à la 65ème place en 1h40. Plus que 51km, la suite va être longue.
Première descente, enfin, vers le refuge du Chardonnet avec la crête de Queyrellin qui nous surplombe. Ce sport est exigeant mais qu'il est beau ! Après le ravito au refuge, direction le col de Roche Noire (Alt. 2681 m), 2km et 450m de D+. Je pars en moonwalk dans l'ascension tellement je fais du surplace. Ce n'est pas un ou deux traileurs qui me déposent mais des groupes entiers, je perds une vingtaine de places. J’ai même cru que Jean Mi, 65 ans, randonneur occasionnel allait me dépasser. Déjà 2h50 passé dans la montagne.
Descente vers le refuge de Buffère avec au milieu un petit talus à passer dans un pierrier. Le dénivelé négatif c'est mon dada, j'arrive à reprendre quelques places sans trop forcer. À la sortie du ravito de Buffère et 4h dans les pattes, la galère commence. Chaque ascension est de plus en plus compliquée. Je ne comprends pas comment je peux être aussi mauvais en montée. J’imagine l’impressionnant dénivelé parisien y est pour quelque chose. La montée vers la Porte de Cristol (alt. 2483 m) est douloureuse mais tellement belle. Je ne sais pas si je laisse échapper des larmes de joie ou de douleur une fois en haut de la Crête de la Gardiole. En tout cas, je perds encore une vingtaine de places.
Direction le col de Granon en légère descente pour enfin dérouler les jambes, je reprends quelques traileurs. Le ravito est court mais il me fait le plus grand bien et je repars déterminé vers la Crête de Peyrolle après 5h40 de course. En chemin, je croise Fabien de @dans_loeil_de_fab , nous ferons une quinzaine de bornes ensemble. Ça discute, ça rigole, ça trébuche parfois en regardant ce paysage grandiose autour de nous. Plus rien ne nous arrête et aux Tronchets après une belle descente, nous pointons à la 80ème place en 7h10 ! Une belle remontada… MAIS !
Le gros morceau final arrive, le Grand Aréa (Alt. 2844 m) avec presque 1000m de D+ pour 5km. Un vrai bonheur après plus de 40km dans les pattes. Je prends mon temps dans l'ascension, je perds quelques places mais je mise tout sur la descente finale. Au dernier ravito je retrouve Max. Ça me rebooste avant de lâcher mes dernières forces dans la bataille. Le sommet est si proche mais je n'avance plus. Il me faudra 1h40 pour tout avaler. En haut, la vue est impressionnante. C'est de loin le plus beau trail que j'ai eu la chance de faire (sans compter le Trail du Bout du Monde, breizh ma bro). Dans la descente, je donne tout ! Les lacets se succèdent avant d'arriver sur une piste très caillouteuse. Je dépose une dizaine de traileurs à plus de 14km/h, un vrai bonheur ! Dans les rues de Monêtier-les-Bains, Max me pace et me demande de relancer à chaque foulée. Je tire la gueule mais je m'exécute. Toujours finir avec PANACHE comme Zach Miller. Je passe la ligne en 9h52 et une 71ème place inespérée. Je m’écroule.
Il me faudra un peu de temps pour reprendre mes esprits et boire une bonne bière. Surement un peu plus pour réparer mon genou qui a souffert mais mettre un dossard en cette année compliquée, c'est une vraie victoire !
LE CHALLENGE 12kms (600 d+) / 26kms (1800 d+)
Par Maxime
Sans surprise, et pour la énième fois, je participe à une compétition sans m'être préparé convenablement. A peine 10 runs en 8 semaines, entre mi-juillet et fin aout, un genre de lumbago pendant les vacances, bref, ca s'annonce compliqué. L'envie de tout donner est pourtant bien présente car l'attente fut longue et le manque de compétitions s'est fait ressentir. Afin de ne pas non plus me brûler les ailes, je préfère partir sur un format abordable sur le papier : le challenge 12 + 26 en deux jours.
JOUR 1 / 12Kkms
Samedi 12/09: Je prends le départ avec une certaine appréhension car n'ai aucune idée de l'état de forme dans lequel je me trouve, mais tant pis, sur 12K je peux me faire mal. 14h00 c'est parti ! Ca part fort devant et j'avale le 1er kilo en 3'50 histoire de voir comment les jambes répondent, dès le kilo 2 on se prend une violente ascension de +200. Je sens que ca va finalement être très compliqué, surtout en ascension car je suis nul quand il s'agit de grimper. Vers le kilo 3, je croise Cédric venu me hurler dessus, et me sens beaucoup plus à l'aise sur des faux plats et surtout en descente où je parviens à rattraper mon retard sur ceux qui m'ont grillé dans la montée.
Le schéma va se répéter tout au long de la course au rythme des cris de mon bro qui se positionne à plusieurs points sur le parcours. Avec un petit groupe de 4 runners, on se tient sur la quasi totalité de la course où chacun prend le relais pour pacer la troupe. De mon côté, je continue de tirer la langue en d+ et de m'éclater en descente. Dernier kilo, mon coach du jour me demande de passer en mode "pac man", c'est à dire de sprinter pour manger ceux qui se trouvent devant moi. Démarche gagnante puisque je reprends 4 places dans la dernière descente et franchi la ligne en 1h08, ce qui est bien, mais pas top.
Jour 2 / 26kms
Deuxième jour de compétition en deux jours. Cette fois je m'attaque à un plus gros morceau avec les jambes encore un peu lourdes de la veille, sans pression, et ambition d'arriver en 4h de run. Premier kilo sans soucis, avant d'entamer la 1ère ascension qui me surprend, 700 de d+ en 4kms. J'en chie, et cela conforte mon idée : je suis vraiment nul quand ca grimpe. Note pour plus tard : Pas de secret pour performer et s'améliorer sur ce type d'exercice, il faut s'entrainer en montagne, la butte Montmartre ne suffit pas.
Ca descend ensuite pendant 2kms jusqu'au kilo 7, avant de reprendre une charge de plus de 600 de d+ jusqu'au pic du Chardonnet, point culminant de la course à plus de 2700 mètre d'altitude. J'y parviens en 1h53, lessivé et surtout démoralisé. C'est alors que le second souffle arrive dans la descente de 4kms qui mène au ravito pendant laquelle je me sens hyper et peut foncer afin de rependre une vingtaine de coureur devant moi malgré le mal de ventre et l'envie de me délester qui devient compliquée à gérer.
Kilo 14, le ravito. Je remplis mes gourdes, fait le plein de TUC et suis contraint de m'arrêter pour faire une pause technique qui me coute 6 - 7min... Je repars de plus belle pour la dernière ascension de plus de 500 de d+ sur 4kms, et là encore je galère à maintenir une cadence propre et vois un bon nombre de coureur me passer devant.
Arrivé au dernier col des Roches noires, rapide coup d'oeil sur le chrono qui indique 3h09, soit 20min de "retard" sur mon pote Cédric parti plus tôt. Check de l'appli et du classement : 168ème sur 450, bordel ! Je ne pense plus qu'à une chose, rattraper un max de monde et terminé en 4h alors qu'il reste un peu moins de 10kms à parcourir.
C'est donc parti pour une descente pleine de panache dans laquelle j'appuie sans prendre trop de risque non plus. Ca fonctionne puisque je gratte pas mal de place et double ceux qui m'ont grillé dans la dernière montée. Il faut relancer le plus possible. Le village enfin à vue, pour un dernier coup de rein et parviens à reprendre 3 coureurs dans le dernier kilo qui descend vers la ligne d'arrivée que je franchis en 4h01 classé 136ème. J'ai donc reussi à reprendre plus de 30 runners sur la dernière descente.
Je suis content car le résultat est plutôt bon, sans avoir suivi une prépa quelle qu'elle soit, même si y'avait moyen de gratter une petite dizaine de minute.
RDV l'année prochaine :)
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